Le numéro 184 de la revue Décharge (14,7 cms X 21 cms), animée par Jacques Morin et Claude Vercey, comprend des poèmes de Jacques Darras (présenté par Claude Vercey), Emmanuelle Rodriguès, Roselyne Sibille (présentée par Florence Saint-Roch), Fabrice Marzuolo (présenté par Claude Vercey), Françoise Delorme (et entretien avec Claude Berchoud), Pierre Maubé, Christine Zhiri (présentée par James Sacré), Milène Tournier (présentée par François Bon), Alain Kewes, Jean-Marc Barbier, Michel Reynaud, Pierre-Julien Brunet, Patricia Sescum, Aurélie Delcros, Delphine Evano, Eric Jaumier, Nora Bossong (et entretien avec Yves-Jacques Bouin) et François de Cornière, ainsi que des chroniques de Gabriel Zimmermann, Colette Andriot, Claudine Bohi, Patrick Argenté, Mathias Lair, Georges Cathalo, James Sacré, Alain Kewes, Jacmo, Florence Saint-Roch et Louis Dubost.
Les illustrations (dont celle de couverture) sont de Renaud Allirand.
Extrait de ce numéro 184 de la revue Décharge, "Une dose de vent", de Fabrice Marzuolo :
je regarde à travers les milliards de fenêtres
la misère d'être au monde et le reconnaître
la lutte pour le chaud l’hiver et le froid l'été
manger boire se vêtir tenir tout coûte cher
les hyper sont ouverts très tard
l'essence les coffres voraces des voitures
les remplir et se précipiter chez soi
tels des rats avec dans la gueule une proie
plus grande que la gueule mais creuse
une qui aiguise la faim sans la satisfaire
et ça brasse de l'air derrière les fenêtres
et devant et autour et partout cuisses ouvertes
bouches idem ou sourcils froncés et dents serrées
aujourd'hui maman est morte
ou peut-être pas encore nous sommes tous mortels
mais avant des centaines de petites tombes
se font la main avec l'idée de la phase terminale
tout le monde n'a pas la chance
de crever dans la seconde et sans souffrance
d(abord il nous faut rendre des comptes
au comptable qui s'est glissé dans nos neurones
celui qui reproche aux arbres de rester sur place
je n'y ai pas cru je n'ai pas pu j'ai fait ce que j'ai pu
je n'ai pas voulu je n'aurais pas dû et je ne sais plus
- trop facile ! pour une fois comporte toi en homme !
- n'y aurait-il pas comportement moins nuisible ?
demain maman est morte ou moi hier
écrivant que les poèmes sont la voix des morts
qui marchent un pied sous l'autre
ainsi que l'on va au devant soi
Si vous souhaitez en savoir plus sur la revue Décharge, dont le numéro est vendu au prix de 8 €, rendez-vous sur le site de la revue : http://dechargelarevue.com/
Extrait de ce numéro 184 de la revue Décharge, "Une dose de vent", de Fabrice Marzuolo :
je regarde à travers les milliards de fenêtres
la misère d'être au monde et le reconnaître
la lutte pour le chaud l’hiver et le froid l'été
manger boire se vêtir tenir tout coûte cher
les hyper sont ouverts très tard
l'essence les coffres voraces des voitures
les remplir et se précipiter chez soi
tels des rats avec dans la gueule une proie
plus grande que la gueule mais creuse
une qui aiguise la faim sans la satisfaire
et ça brasse de l'air derrière les fenêtres
et devant et autour et partout cuisses ouvertes
bouches idem ou sourcils froncés et dents serrées
aujourd'hui maman est morte
ou peut-être pas encore nous sommes tous mortels
mais avant des centaines de petites tombes
se font la main avec l'idée de la phase terminale
tout le monde n'a pas la chance
de crever dans la seconde et sans souffrance
d(abord il nous faut rendre des comptes
au comptable qui s'est glissé dans nos neurones
celui qui reproche aux arbres de rester sur place
je n'y ai pas cru je n'ai pas pu j'ai fait ce que j'ai pu
je n'ai pas voulu je n'aurais pas dû et je ne sais plus
- trop facile ! pour une fois comporte toi en homme !
- n'y aurait-il pas comportement moins nuisible ?
demain maman est morte ou moi hier
écrivant que les poèmes sont la voix des morts
qui marchent un pied sous l'autre
ainsi que l'on va au devant soi
Si vous souhaitez en savoir plus sur la revue Décharge, dont le numéro est vendu au prix de 8 €, rendez-vous sur le site de la revue : http://dechargelarevue.com/
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