Le numéro 11, paru l'hiver dernier, de la revue L'intranquille (21 cms X 25 cms), animée par Françoise Favretto, Jean-Pierre Bobillot, Marie Cazenave, Jean Esponde et publiée par l'Atelier de l'agneau éditeur, contient des textes de Carole Naggar, Federigo Tozzi (traduction de Philippe Di Meo), Manfred Peter Hein (traduction de Natacha Ruedin-Royon), Stéphane Casenobe, Marc-Antoine Graziani, Louis Arcade, Chloé Charpentier, pour les nouveaux poètes.
Le lecteur trouve également un
dossier consacré au thème du « Désopilant », avec des textes de
Rabelais, Jean-Marc Proust, Gilbert Lascault et Laurent Grison, Natale,
Philieppe Jaffeux, Pierre Le Pillouer, Christoph Bruneel, Gabrielle Jarzynski,
Jean-Luc Coudray, Eugène Ostashevsky, Sophie Schulze, Benoit Gréan, ainsi que
des élèves du collège Marie Curie à Paris, écrits dans le cadre d'un atelier
d'écriture animé par Tristan Felix (et par ailleurs publiés aux éditions Corps
Puce, cf chronique du 14 juin 2016 publiée dans le blog « Poésie chronique ta malle »).
Ce numéro 11 s'achève par un
extrait du journal intime de Léon Tolstoï, et par la rubrique critique, avec
des chroniques de Jean Esponde et Françoise Favretto.
Extrait du numéro, la troisième
partie d'un poème de Chloé Charpentier, intitulé « Il palpite un pouls à
votre poignet » :
« 3
Dans un bus de banlieue tout
se croise et se décroise
comme les doigts de
l'infortune
noirs blancs jaunes rouges ou
métisses
la palette chromatique qui
manque à la liberté
debout assis serrés les uns
contre les autres
il faut un bus pour rapprocher
les hommes d'eux-mêmes
il faut un bus pour connaître
la violence de ce que souffrent les malfrats
pour emmener son enfant à
l'école
bref pour connaître la joie
simple
d'être au monde parmi les
autres
de n'être pas une fiche
signalétique mais
un corps qui vit au milieu
d'autres
en sentant la sueur du pauvre
et la sueur de l’ouvrier
le parfum du supermarché de
celle qui mâche un chewing-gum menthol
et l'after-shave du skinhead
il faut un bus pour sentir ce
que c'est que des hommes
Qu'importe où ils arrivent
le bus fait cent fois le même
parcours
une ronde éternelle qui ne
demande rien
qui n'a rien d'accueillant
qui n'a que cette masse
humaine qui monte et qui descend
pas de bons ni de mauvais das
le manège
le pédophile monté à bord pour
zieuter les gosses
la vieille retenue dans les
virages par des sacs de courses plus lourds qu'elle
et l'adolescent qui fait
hurler du rap dans ses écouteurs
ils sont tous là et ils se
foutent de tout
il n'y a même pas de haine
dans leur regard
pas de secret qu'ils
n'oseraient dire
et ils sont là quand
même »
En ce qui concerne les
illustrations, hommage est rendu au mail art de Pascal Ulrich. L’illustration
de couverture est de Jean-Marc Scanreigh. Les autres illustrations sont de
Gustave Doré, Natale, Patrick Le Divenah, Giovanni Fontana, Cyrille Roussat.
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