dimanche 11 janvier 2015

Revue Verso n°159


Cette fois-ci, j'ai bien scanné la couverture !

Le numéro 159 (!) de la revue Verso (14,5 X 21,5 cms) comprend des textes en prose ou poèmes de Marie-Laure Adam, Patrice Blanc, Mihena Bernhardt, Daniel Birnbaum, Valérie Canat de Chizy, Roger Carbonnier, Muriel Carrupt, Raymond Delattre, Michel Gendarme, Thomas Grison, Alazin Guillard, Philippe Jaffeux, Miloud Keddar, Kiko, Gérard Lemaire, Lodi, Hervé Loubière, Béatrice Machet-Franke, Marc Mériel, Hervé Merlot, Mermed, Marguerite Michel, Olivier Millot, Christophe Petit, Mathieu Piroud, Lorraine Pobel, Sylvie Righetti, Stéphane Robert, Basile Rouchin, Nicolas Rouzet, William Shakespeare, François Teyssandier, Jean-Marc Thévenin, Aline Tseng, Geneviève Vidal et de bibi !

Ainsi que des chroniques de Jacques Sicard, Daniel Philippe de Sudres, Christian Degoutte, Jean-Christophe Ribeyre, Valérie Canat de Chizy, Alain Wexler, et des échanges intéressants entre Jean-Jacques Nuel et Christian Cottet-Emard sur les textes courts.

L'illustration de couverture est de Philippe Lemaire.

Et voici, parmi d'autres textes, ce poème ci de Valérie Canat de Chizy :

"Les percées forment des impacts
De balles dans la tôle où
Coller son œil et regarder
Comment vivent les autres c'est
Une dévastation de voir le
Clivage existant entre la
Si grande solitude des uns
Et l'effervescence des autres
Le cœur gonfle et étouffe de colère
Les cailloux jetés dans la figure
Arrache des poignées d'herbe
Et mâche lentement le paysage".

Pour en savoir plus sur la revue et vous procurer ce numéro, vendu au prix de 5,5 €, vous pouvez aller faire un tour sur le blog de Verso : http://revueverso.blogspot.fr/

1 commentaire:

  1. Extrait de la revue Verso, décembre 2014, page 159 :


    DANIEL-PHILIPPE DE SUDRES

    Qu'est une poésie ?
    Qu'est-ce qu'être poète ?
    Qu'est-ce que l'état poétique ?

    – depuis la représentation populaire qu'on en a, jusqu'à la réalité neuronale que ces représentations sous-tendent
    – et dans le cadre académique de l'étude des « fabriques de la langue » (en continuité de l'étude initiée par le philologue et poète Alain Wexler, « La chose, le mot », in « La ''fabrique'' poétique », Fabriques de la langue, ouvrage collectif paru aux Presses Universitaires de France, Paris, 2011)


    Lors de nombreuses soirées « poétiques », la triple question est posée.

    Tel poète, telle poétesse raconte, en vers et contre tous, en prose versifiée ou en prose dite « poétique », une histoire émouvante, voire bouleversante : il ou elle a assisté aux derniers moments de tel de ses vieux parents, l'être humain vieux n'en ayant plus pour longtemps à vivre, ses gestes et ses mots devenant de plus en plus imprécis, son souffle chancelant, puis son regard devenant celui, inhabité progressivement, d'une viande sans habitant...

    Ensuite, vient la question : était-ce de la poésie ?

    Les exégètes, souvent sachants, généralement pédants, parfois aimant (si, si, cela arrive !) jugent alors que tel texte n'est pas poétique parce qu'il n'est pas construit selon les règles (actuelles...) de la poésie.

    (...) si l'on s'en tient à Nicolas Boileau et à Jean Cocteau (Rilke soutient la même position, mais j'étais devant une assemblée de Français(es)...), est poétique ce qui conduit à un « état poétique » ; ce qui détermine que la poésie n'est pas une forme de langage, mais un art d'expression de la pensée réflexive (= de la réflexion) et des sensations et émotions qui en provoquent le jaillissement.

    En d'autres termes, un simple dessin d'enfant qui, par un hasard fréquemment observable, contiendra en lui les règles (dont celle notamment et principalement du processus métaphorique) d'un équilibre naturel (celui inhérent à cette « logique du vivant » qui explique la cohérence des cellules, voire des atomes...), tant qu'il les maintient et les exprime jusqu'à leur extrême, est poétique.

    (...)

    Non, une poésie n'est pas une suite de mots écrits selon la norme à la mode depuis le dernier demi siècle, sinon nous aurons bientôt des « ordinateurs poètes » dotés de programmes sémantiques reproduisant de la « poésie ».

    L'art poétique ne consiste pas à écrire des mots « poétiques » et ensuite à redevenir un petit personnage commun, au moment où s'abaisse le rideau du théâtre de la vie.

    Non, le poète authentique et digne d'être qualifié de poète n'est pas une machine-à-écrire mobile, sur pattes, il/elle est un artiste de l'art poétique, il/elle est un être qui est entré dans un état poétique et y reste, par accident ou par conscience.

    Quant à l'état poétique qui détermine l'être-poète, qui détermine l'individu qui est artiste de sa vie, de ses pas, de ses regards en s'émerveillant de chaque instant, voire en transmettant aux autres pédagogiquement cet état poétique, il est le fruit, accidentel ou intentionnel, de connexions entre groupes neuronaux.

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